Situé dans la région de Troyes, le lac de la forêt d’Orient est l’un des plus grands lacs artificiels de France. C’est aussi sur celui-ci que mon ami Mathieu a fait ses premières armes en matière de pêche, et en particulier, celle du brochet. Je répondis donc immédiatement oui à son invitation d’y faire l’ouverture. Il ne me restait donc plus qu’à préparer mes cannes et mes leurres et à suivre le guide.
Cette fameuse et tant attendue journée du premier mai ne fut hélas pas à la hauteur de nos espoirs, malgré l’excellente réputation dont bénéficie ce lac. Mathieu prend un bec de 70 au rudra 130 mat tiger le long d’une roselière, et moi seulement 3 sifflets d’à peine 50 avec un spinnerbait Bcustom à simple palette colorado dans des bois morts. La baisse brutale des températures avait très certainement ralentis l’activité des poissons, ce qui nous fut confirmé par des carpistes présents sur les lieux depuis plusieurs jours.
Le lendemain matin, nous nous rendons sur un autre secteur que nous avons tous deux décidé de prospecter avec le même pattern de pêche que la veille. Mathieu au jerk, moi au spinner. Mais les poissons ne sont pas plus au rendez-vous que la veille… Nous ne prenons que deux becs, et encore avantage à Mathieu, qui sort un beau fish de 82 contre un de 65 de mon côté. J’ai été particulièrement mauvais en ce jour du seigneur… je rate plusieurs poissons, dont un 80up.
Le lundi, nous prospectons encore du bord. Le secteur présente une végétation abondante et dense. Seuls les 20 premiers centimètres d’eau sous la surface sont péchables, idéal à prospecter au spinner hildebrandt, sa légèreté étant tout à fait appropriée. Je touche deux poissons de 60 et 70cm.
Les fishs ne sont décidemment pas sur les bordures, nous décidons dès le lendemain de prospecter le large en bateau, espérant de meilleurs résultats. Les températures n’ayant cessé de chuter, je pense que les poissons sont descendus dans une thermocline, plus en profondeur. Nous prospectons tous deux au jerk, lui au rudra 130 ( photo de gauche), moi au balisong minnow 130 (photo de droite). Ces deux jerks suspending font des écarts latéraux hallucinants et nous permettent de taper dans la catégorie supérieure. Mathieu claque un beau 86 qui a complètement gobé son leurre, dans 3m d’eau. Une heure plus tard sur le même type de poste, je prend un poisson de 80.
Les conditions météo étant vraiment trop affreuses pour pécher en bateau ( vent, pluie…), nous décidons de nous mettre à l abri de la végétation et de pécher les bordures dès le lendemain. Et ça paye enfin !
Mathieu commence les hostilités en prenant un fish de 84 à vue au shad.
De mon côté, je décide de me remettre au spinner, un high pitcher osp, et ne tarde pas a toucher du fish aussi. Sur un cast dans la végétation à une dizaine de mètres de moi, je vois débarquer une masse sombre qui happe mon leurre sous ma canne. Le combat est bref mais intense, et quelques rushs plus tard, je suis récompensé par un 97, suivi par un autre beau poisson de 86 sur le même secteur. Nous toucherons ensuite quelques autres poissons, tous compris entre 65 et 75cm.
Bilan : une vingtaine de poissons maillés, dont sept de 80 à 97. Le séjour s’achève sur cette journée, qui me laissera tout de même un goût amer. La pêche du bord à ses charmes, et notamment celle de pouvoir prendre des poissons à vue, en prenant de la hauteur en grimpant dans un arbre. J’ai pris le poisson de 86 en l’ayant vu, avant de l’attaquer de la meilleure place possible, sachant parfaitement où il se tenait. Gros avantage, qui demande toute fois une certaine dextérité. Il n’est pas évident de grimper dans un arbre en wadder avec une canne à pêche ! Quelques arbres plus loin, voyant un arbre propice à l’escalade, je me lance dans une nouvelle acrobatie. J’aperçois un bec camouflé dans un herbier à une dizaine de mètres de mon perchoir. Il me paraît gigantesque. Je caste dans sa direction, lui passe devant, il me suit, et paraît grossir à vue d’œil en suivant mon leurre jusqu’à se trouver sous mes pieds, captivé par le spinner. Je suis tétanisé en prenant soudain conscience qu’il est réellement énorme, qu’il ne m’a pas vu, et qu’il observe mon spinner qui s’est arrêté à l’aplomb de ma canne. Incroyable ! Il gobe mon spinner à l’arrêt. Je ferre… il reste sous la canne et met d’énormes coups de tête en surface avant de prendre de la vitesse, un instant plus tard, il me châtie… Je rentre donc chez moi la larme à l’œil. Snif, snif !!!
YOYO